Nietzsche a dit «
si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous ». Etrange phrase au fond. Pourtant pour certaines personnes, la vérité est là, les abysses les habitent. C'est son cas à lui. Lui c'est
Heroin Trystàan Coperlee, prince déchu, né trop tôt dans un monde qui ne lui correspond pas. A l'école, il a peu de surnom,
Trys' pour les plus flemmards. A la maison il n’en a aucun que ce soit affectueux ou non, son père ne lui montre que ses poings et sa mère ne semble même pas le reconnaitre. Et cela dure depuis
dix neuf ans. Son âge. Une éternité pour celui qui erre dans un monde qu'il ne comprend pas, qui ne l'écoute pas. Un monde qu'il a décidé de rejeter. Né un soir de pluie le
treize mars mille neuf cent quatre vingt douze dans les environs de Manchester, il aurait surement préféré ne jamais voir le jour si seulement il avait su ce qui l'attendait en venant au monde. C'est un
anglais de pure souche et ce depuis des générations. Il est de
sang pur, ses parents sont des sorciers respectés dans le monde magique. Trystàan les déteste autant l'un que l'autre, les coups de l'un, les silences de l'autre. Ils font semblant d'être une famille unie aux yeux des autres, mais les apparences sont souvent trompeuses, et trop de secrets honteux survolent cette famille détruite. Adepte de l'autodestruction de son corps et de son esprit, il apprécie les plaisirs charnels avec les demoiselles principalement. Leurs silhouettes fines et délicatement dessinées par des courbures subtiles et délicates, lui donnent une impression de douceur qu'il n'a jamais connu autrement. Ces enchaînements de finesses structurales s'opposent à la dureté et aux muscles d'éphèbes de ses damoiseaux. Il lui arrive de se perdre dans leurs bras, oubliant quelques instants toute sa vie minable. Il est
bisexuel et il ne s'en cache pas. Mais il n'y a jamais de sentiment, c'est purement charnel, il ne s'engage pas, il ne veut pas souffrir par des futilités, et puis le pouvoir de changer de partenaires constamment ne lui déplait pas, bien au contraire. Sa vie marginale n'échappe à personne, sa passion sexuelle est connue de tous. Et ce depuis sa deuxième année à Poudlard. L'aube de ses seize ans a été pour lui la révélation sur son moyen de s'échapper, profiter des vices que la vie lui procurait. L'alcool, le sexe et les cigarettes sont devenues les signes de son autodestruction. De sa déchéance incontrôlée. Aujourd'hui encore, alors qu'il entame sa
cinquième année à Poudlard, sa vie n'est que destruction. Cette école il l'apprécie autant qu'il la haït. C'est un peu sa deuxième maison, celle qui lui permet de s'évader pendant la période scolaire, mais la discipline et les professeurs qu'ils considèrent comme inutiles, sont un dégoût pour lui plus qu’autre chose. D'ailleurs, il n'écoute que trop peu en cours, ne travaillant que quand cela est nécessaire. Il a un
niveau tout juste acceptable, maintenu surtout grâce à la pratique. Il ne travaille pas malgré les remarques constantes de désolation de ses professeurs qui pensent qu'il peut faire mieux. Beaucoup mieux. Mais lui ne veut pas travailler. De toute manière, il sait très bien que son voyage s'arrêtera bien avant qu'il trouve un travail. En attendant, il est plutôt
attiré par la magie noire, qui le fascine au plus haut point. Ce côté sans limite qu'elle semble avoir et la destruction qu'elle entraîne font d'elle sa matière la plus attendue à l'aube de cette nouvelle année à Poudlard. Il n'a pas de spécialité pour l'instant définie même si il faut avouer que la
démonologie l'attire infiniment, ce ne serait que la suite logique des choses. Lui le monstre qui entre en contact avec un démon. Si dans l'étude de la magie, la théorie l'ennuie au plus haut point, la pratique reste pour lui un moment de défouloir intense dans lequel il excelle énormément. Sa
baguette faite à partir d’un bois d'ébène rigide mesure trente et un centimètres et possède à l'intérieur un crin de sombral très fin. Elle est rapide et difficilement contrôlable. Mais elle peut se montrer très précise lorsqu'il arrive à la maitriser. Parfaite pour les sorts et les sortilèges, sa dureté la rend difficilement maniable. Au fil des ans, elle est devenue sa meilleure coéquipière. L'un des premiers sorts difficiles qu'il a été fier de réaliser d’une bien belle manière, malgré la difficulté de trouver un moment heureux de sa vie, fut le délicat sort de
spectro patronum. Il lui fallut énormément de travail et de concentration avant qu'une magnifique forme argentée jaillisse de sa baguette. Son patronus avait pris la forme d'un
tigre du Bengale. Majestueux animal, indomptable, indépendant, qui n'hésite pas à utiliser la violence et sa force pour se sortir des situations les plus difficiles. Il n'a aucune loi à part son amour propre, il détruit les plus faibles que lui et écrase ceux qui le gène. En soit, rien de bien étonnant lorsqu'on connait la triste réputation de Trystàan. Pour la forme de son épouvantard,
une seule chose lui fait peur, terriblement peur. Son
père et son air féroce. Ses traits durs et stricts et sa poigne de fer. Il est aussi charismatique que violent. Détestable que méprisable. Lorsqu'on sait ce qu'il a fait à son fils, il n'est plus étrange de savoir pourquoi c'est la forme de son épouvantard. A l’inverse, il sait très bien ce qu’il verrait s’il regardait une seule fois dans le miroir de Risèd, ce serait
lui entouré de ses parents aimant, respirant le bonheur avec des sourires sincères sur leur visage révélant une vie faite d’amour et d’affection. Foutaise. Il n’en est rien. Ce n’est qu’un espoir de plus perdu. Un secret qu’il faut mieux garder. Encore un. Tout n’est que mensonge. Ses secrets il ne vous les avouera jamais, même sous la torture. Alors n’essayez pas. De quoi ? Vous désirez vraiment en savoir un. Je peux peut-être... Non. Bon je peux vous en révélez un si vous voulez ? Vous insistez ? Je peux bien faire un petit écart alors. Mais chut. Gardez-le pour vous. Il a un don, qu'il considère comme une malédiction, qui s'est révélé à lui il y a maintenant un an. Il ne sait pas s’il devient fou ou si c'est normal. Il a des flashs, des images floues, qui semblent se réaliser quelques heures ou jours après l'avoir vu dans un rêve ou d'un seul coup, comme si il devenait en transe. Il a des moments d’absence qui peuvent durer plusieurs minutes. Le jeune homme possède le
don de voyance. Mais il ne veut pas que ça se sache, il connait trop bien l'histoire de son arrière grand-mère qui était voyante et qui a été toute sa vie pourchasser pour ce don. L'histoire dit qu'elle est morte malheureuse et isolée de tous. Beaucoup voulaient connaitre leur avenir, d'autres espéraient une prophétie. En tout cas, il n'a pas encore conscience totalement qu'il est voyant, et les migraines et le mal de tête incessant que lui procure les flashs, lui font détester un peu plus chaque jour ce qu'il considère une malédiction. Mais au fond, ce n'est qu'une punition de plus. Sa vie n'est qu'une mascarade. Comme son existence.
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